La police iranienne a annoncé samedi l’élaboration d’un plan pour contrer les femmes qui ne respectent pas le code vestimentaire islamique strict, notamment l’obligation de porter le hijab en public. Cette décision intervient alors que de plus en plus de femmes osent défier ce code, suite à un mouvement de protestation déclenché par la mort en détention de la jeune kurdo-iranienne Mahsa Amini, 22 ans, accusée d’avoir enfreint ce code vestimentaire.
Mise en œuvre de la technologie pour identifier les contrevenantes
Un communiqué publié sur le site officiel de la police iranienne précise que des mesures seront prises “dès aujourd’hui” pour les infractions commises dans les espaces publics, dans les véhicules et dans d’autres “endroits où le hijab est parfois ôté”. La technologie sera utilisée pour identifier de manière intelligente les personnes qui violent la loi, a-t-on appris.
Le retrait du hijab, un crime punissable
Hassan Mofakhami, chef de la police de sécurité, a déclaré dans le communiqué que le retrait du hijab est considéré comme un crime. “La police s’occupe des anomalies sociales dans le cadre de la loi”, a-t-il souligné. “Les personnes qui enfreignent la loi sont responsables de leurs actes et doivent être tenues responsables de leur comportement”, a-t-il ajouté.
Conséquences pour les entreprises et les propriétaires de véhicules
Mofakhami a également averti que les entreprises employant des femmes qui retirent leur foulard sur leur lieu de travail pourraient être fermées. Dans un premier temps, un avertissement sera émis, mais en cas de récidive, la fermeture de l’entreprise sera envisagée. De plus, les propriétaires de véhicules recevront un message d’avertissement si des passagers ne respectent pas le code vestimentaire. Les véhicules pourront être saisis si l’infraction se répète.
Des arrestations et des exécutions suite à la mort de Mahsa Amini
La mort en détention de Mahsa Amini le 16 septembre dernier, trois jours après son arrestation par la police des mœurs, a provoqué un vaste mouvement de protestation civile en Iran. Des milliers de personnes ont été arrêtées, des centaines tuées – dont des membres des forces de sécurité – et quatre personnes exécutées en raison des troubles civils qui ont suivi la mort d’Amini. Les manifestations ont été qualifiées d'”émeutes” d’origine étrangère par les autorités iraniennes.
Le port du foulard en public, une obligation légale depuis 1979
Depuis la révolution islamique de 1979, il est obligatoire pour les femmes en Iran de porter le foulard en public. Gholamhossein Mohseni Ejei, chef du pouvoir judiciaire, a récemment affirmé que “retirer le hijab équivaut à une inimitié envers les valeurs et les personnes qui commettent une telle anomalie seront punies”.
Les autorités iraniennes resserrent les contrôles
Face à la montée du nombre de femmes qui enlèvent leur foulard en public, les autorités iraniennes mettent en place des mesures plus strictes pour assurer le respect du code vestimentaire. Ahmad-Reza Radan, chef de la police, a déclaré que les contrevenantes seraient identifiées à l’aide d’un “équipement intelligent”. “Les personnes qui retirent leur hijab dans les lieux publics seront d’abord averties et présentées aux tribunaux comme prochaine étape”, a-t-il annoncé.
Un défi au régime et aux valeurs islamiques
Le fait que de plus en plus de femmes choisissent de ne pas porter le foulard en public peut être interprété comme un défi au régime islamique et à ses valeurs. Cette évolution pourrait être le signe d’une montée en puissance des mouvements féministes et des aspirations à plus de liberté et d’égalité en Iran. Cependant, les autorités iraniennes restent fermes dans leur volonté d’imposer le port du hijab et d’appliquer les lois en vigueur.
Un avenir incertain pour les femmes qui bravent le code vestimentaire
Alors que la répression s’intensifie, l’avenir est incertain pour les femmes qui choisissent de défier le code vestimentaire islamique en Iran. Malgré les risques et les sanctions, certaines continuent à revendiquer leur droit à choisir ce qu’elles portent en public. Leur courage et leur détermination pourront-ils faire évoluer les mentalités et la législation dans ce pays où le port du foulard est obligatoire depuis plus de quatre décennies ? Seul l’avenir nous le dira.