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La grippe aviaire : sur le point d’envahir le monde humain ?

La grippe aviaire : sur le point d’envahir le monde humain ?

Les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) ont révélé vendredi que deux mutations génétiques, témoins d’une adaptation aux mammifères, ont été identifiées dans un échantillon de grippe aviaire prélevé sur un patient chilien. Ces mutations, situées dans le gène PB2, permettent au virus H5N1 de mieux se répliquer dans les cellules de mammifères.

Le risque reste faible pour l’instant

Les autorités sanitaires estiment que le risque pour la population demeure faible. Aucun autre cas humain n’a été signalé en lien avec ce patient, toujours hospitalisé. L’échantillon ne présente pas d’autres modifications génétiques cruciales qui permettraient au virus de se propager efficacement parmi les humains.

Les experts restent préoccupés

Richard Webby, spécialiste de la grippe aviaire au St. Jude Children’s Research Hospital, explique qu’il existe trois grandes catégories de changements nécessaires pour qu’un virus aviaire devienne un virus humain. Le cas chilien présente l’une de ces catégories de changements, mais il s’agit de la plus aisée pour le virus.

Anice Lowen, virologue de l’Université Emory, souligne que ces mutations sont une étape vers une adaptation aux humains et un risque accru. Bien qu’inquiétantes, ces mutations ne suffisent probablement pas à produire un virus se propageant aisément parmi les humains.

Une vigilance constante est nécessaire

Vivien Dugan, directrice par intérim de la division de la grippe au Centre national de vaccination et des maladies respiratoires du CDC, rappelle que ces changements génétiques ont déjà été observés dans des infections H5N1 passées sans entraîner de propagation entre les personnes. Toutefois, il est crucial de suivre de près chaque cas d’infection humaine et de rester attentif aux évolutions virales chez les oiseaux et les mammifères.

L’origine de l’infection demeure incertaine

Le patient chilien, un homme de 53 ans, a été signalé à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) le 29 mars. L’enquête sur son cas se poursuit et la manière dont il a été infecté reste floue. Le virus avait récemment été détecté chez des oiseaux et des lions de mer dans la région où vit l’homme. L’hypothèse la plus plausible avancée par l’OMS concerne une exposition environnementale à des zones où des oiseaux ou des mammifères marins malades ou morts ont été trouvés près de son domicile.

Onzième cas humain de H5N1 depuis janvier 2022

Depuis janvier 2022, le CDC a signalé 11 cas humains de H5N1, sans aucune transmission interhumaine. Le H5N1, identifié pour la première fois chez les oiseaux en 1996, a provoqué des centaines d’infections humaines à travers le monde, principalement chez des personnes en contact étroit avec des oiseaux.

La crainte d’une évolution du virus

Les experts redoutent depuis longtemps que la grippe aviaire, bien adaptée aux oiseaux, puisse évoluer pour se propager plus facilement parmi les humains, déclenchant potentiellement une autre pandémie. Une épidémie de H5N1 dans un élevage de visons espagnols l’automne dernier suggère que le virus est capable de s’adapter pour se propager plus efficacement chez certains mammifères. Chaque infection humaine offre au virus davantage d’occasions de s’adapter.

Propagation rapide chez les oiseaux sauvages des Amériques

Cette version du virus s’est rapidement propagée chez les oiseaux sauvages des Amériques, provoquant des épidémies régulières chez les volailles d’élevage. Le virus est devenu si répandu chez les oiseaux qu’il s’est propagé à plusieurs reprises aux mammifères. Le CDC prévoit dans un récent rapport technique que “des infections humaines sporadiques continueront”.

Les experts en santé publique du monde entier surveillent de près l’évolution de la grippe aviaire et restent vigilants face aux changements qui pourraient rendre le virus plus dangereux pour les humains.

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